La fragmentation des populations

Prenons l'exemple d'une forêt comme lieu d'habitation d'un ensemble d'Êtres vivants. Elle est constituée :

• au bord, d'une sorte de couronne qui fait la transition entre le cœur de cette forêt et l'extérieur ; on nomme cette zone la "lisière" de la forêt et elle constitue une "zone tampon" (en vert clair sur le schéma ci-dessous), c'est-à-dire de passage des Animaux lorsqu'ils quittent la forêt ;
• du cœur de la forêt (en vert foncé), là où vont se concentrer les Êtres vivants qui la peuplent ; il constitue le réservoir de biodiversité.

Plan simplifié de l'organisation d'une forêt

Si un village apparaît au sud-est de cette forêt, cette présence humaine va entraîner une diminution de la surface de l'habitat des Êtres vivants de cette forêt, ainsi qu'un changement de forme : 

Plan simplifié de l'implantation d'un village au sud-est de la forêt

Si d'autres villages apparaissent, la taille de la forêt va aller en diminuant :

Plan simplifié de la forêt après l'implantation de trois villages

Pour communiquer entre eux, les Êtres humains vont installer des infrastructures entre ces villages : des routes, des ponts, des lignes à haute tension, des canalisations, etc. Cela va entraîner la séparation d'unités plus petites par rapport à la forêt initiale : c'est le phénomène de fragmentation des habitats.

Plan de la forêt fragmentée

Cela va bien sûr avoir un impact sur la biodiversité, avec certains individus qui ne pourront plus bouger au niveau de la surface initiale de la forêt, ce qui peut provoquer une perte de diversité génétique et, à terme, la disparition d'espèces dans les zones fragmentées : c'est ce que l'on appelle la fragmentation des populations.

Schématisation de la fragmentation de l'habitat (ex. : par la construction d'une autoroute) entraînant une fragmentation de la population initiale et un risque de disparition de la sous-population à droite de l'obstacle